Ce matin
Ressenti sur la situation en Ukraine
Anonyme
Publié le 24 février 2022
Ce matin, mon sang se glace à chaque nouvelle que je lis, chaque vidéo que je vois, chaque famille à laquelle je pense. C’est sur notre continent, que l’impensable se réalise en ce moment même. Je n’arrive pas à me concentrer, ni sur mes livres, ni sur mes cours.
J’ai suivi un enseignement sur le droit de la guerre le semestre passé, je n’aurais jamais imaginé assister à de telles situations à seulement 2000 km de nos frontières.
J’ai besoin d’écrire, de poser des mots, sur le sentiment d’effroi qui me parcourt la colonne vertébrale.
Pendant ma scolarité, j’ai beaucoup étudié l’histoire au 20ème siècle, notamment la folie et les innombrables violences totalitaristes. J’ai aussi regardé, comme nous tous, de nombreux reportages sur la Seconde Guerre mondiale, qui m’ont enseigné les dégâts causés par la folie à l’état pur, qui arrivent quand le pouvoir est entre les mains de quelqu’un de dangereux.
Aujourd’hui, je me repenche sur le sentiment de recul, de distance et de confiance, que j’ai éprouvé en apprenant tout cela. Ce que nous étudions, ce en quoi nous croyons, les organisations de coopération entre États, les efforts humanitaires partout dans le monde, les progrès dans la santé, l’éducation, la paix.
Tout s’effondre, quand la folie s’empare d’un dirigeant à la puissance militaire considérable et aux ambitions saugrenues. Cette attaque envers l’Ukraine, je la vois comme une attaque envers l’Europe, une menace envers le continent entier et envers la démocratie.
Certes, l’héritage de la Guerre froide pèse lourdement sur les relations internationales depuis le début de la fin de l’URSS, mais personne n’aurait pu croire à une telle escalade, en tout cas pas moi. « Les Hommes normaux ne savent pas que tout est possible » disait Hannah Arendt dans son livre, les Origines du totalitarisme.
En tout cas aujourd’hui, je pense à tout ce qu’il se passe, pas loin en Europe, et à tous les gens qui souffrent, ici et là-bas.