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INK n°25 - C R I S E S

Automne 2021 

Edito

Cette année 2020, la Terre entière a marqué un temps d’arrêt et a été obligée de percevoir le monde à travers ses médias. Nous avons alors pu observer un échec à tous les niveaux de la transformation sociétale qui permettrait un monde durable écologiquement, économiquement, et socialement. Entre le mouvement BLM, les grèves pour le climat, la grève des femmes ou encore les manifestations pour les Ouïghours, cette année de protestation n’a fait qu’alimenter les différentes réflexions quant à notre avenir - à tous.

 

Pendant l’année 2020, la pandémie de COVID-19 a sans doute contribué à renforcer certaines mouvances complotistes, et notamment antivax que l’on retrouve par exemple dans le documentaire complotiste «Hold-up» sorti en 2020. Mais, ces mouvances ont aussi pris d’autres tournures peut-être plus dramatiques à long-terme. On a vu en particulier le mouvement « stop the steal » qui prétendait contre toute évidence et à l’encontre du bon sens et des évidences numériques, que l’élection aux US de Joe Biden en automne 2020 avait été « volée » par les démocrates suite à une prétendue fraude massive. Ce mouvement a été largement alimenté par les déclarations de l’ex-président des US Donald Trump lui-même, et a été cristallisé en janvier 2021 dans l’assaut contre le Capitole, siège du gouvernement à Washington, par les partisans de Trump, frisant en cela la tentative de coup d’état. Malheureusement, l’année 2020 n’a pas non plus contribué à affaiblir les démocraties dites illibérales, qui évoquent la souveraineté populaire et les rites démocratiques pour justifier un pouvoir de moins en moins démocratique et de plus en plus personnel. On en trouve une triste illustration en Biélorussie tout récemment dans l'atterrissage forcé d'un avion de ligne européen à Minsk pour arrêter un journaliste opposant au président biélorusse.

 

Cette année 2020 n’aura malheureusement pas non plus contribué à diminuer les inégalités. Déjà avant la pandémie, en janvier 2020, L’ONU constatait que la hausse des inégalités affectait plus des deux tiers de la planète, et que le 1% des plus riches étaient les grands gagnants d’une économie mondiale en pleine mutation. La pandémie n’a fait qu’empirer les choses, comme le constate l’organisation « Human Rights Watch » dans son rapport mondial, 2021. Le rapport note aussi que l’écart économique entre les genres s’est creusé, car les femmes ont davantage perdu leur emploi et bénéficient d’une couverture sociale réduite. Sur le plan de la crise climatique, il faut aussi souligner que si la pandémie a peut-être temporairement limité certaines activités polluantes telles que l’aviation civile, qui contribuent aux émissions de gaz à effet de serre, les gouvernements ont largement raté l’occasion de réduire de manière plus significative les émissions dans le cadre de leurs politiques économiques. 

 

Pour ce 25e numéro, la rédaction du Ink International s’est penchée sur différents thèmes auquel le mot « Crise » faisait échos. En passant par la crise humanitaire à Moria, à celle de la liberté d’expression en Europe, ou encore aux impacts psychologiques qu’on eut la pandémie du Corona sur les étudiants, les rédacteurs et rédactrices ont trempé la plume du Ink et ainsi traduit les différentes craintes de notre génération. Bonne lecture.

 

 Anouk Gruenberg, coordinatrice du Ink (automne 2020)

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