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Poutine au Panthéon des grands méchants ?

Par David Alaverdyan
Publié le 1er mars 2022

Cela va faire plus de 20 ans qu’a cessé la dernière guerre en Europe, appelée la troisième guerre des Balkans et durant laquelle fut perpétré le premier génocide en Europe depuis la Shoah. Et voilà que la guerre est de retour aux portes de l’Europe. J’ai récemment lu ce que disent certains politiciens français comme Bruno Le Maire ou Nicolas Dupont-Aignan, réclamant par exemple le retrait des troupes russes d’Ukraine, ou que Poutine devrait se plier aux sanctions et volontés de l’Europe et de l’OTAN. Cependant, l’exécration et la non-objectivité concernant les Etats-Unis, l’OTAN et surtout l’Ukraine, est frappante. Les présentateurs de ces chaînes ont bien confiance en leur président lorsqu’ils disent que le régime ukrainien n’est qu’une bande de néo-nazis et de drogués (ce qui est ironique étant donné que le régime russe est proche du régime syrien, à la tête du premier narco-État au Moyen-Orient par sa production de captagon).

 

Ainsi, depuis Hitler et son projet de conquête, le monde et l’Histoire ont vu des dirigeants tels que Saddam Hussein en Irak, Kadhafi en Libye, Amin Dada en Ouganda, ou plus récemment Milosevic en ex-Yougoslavie, conquérir des peuples et agrandir leur territoire pour des raisons politiques, religieuses, ou historiques. Cependant, l’Occident semble oublier certains facteurs importants : le budget annuel de l’armée russe dépasse les 60 milliards de dollars par an depuis 2010, et il s’agit d’une des trois plus grandes armées du monde. De plus, comme il a été annoncé ce dimanche, les forces de dissuasion ont été mises en alerte quant à des missiles nucléaires, « capables de détruire les Etats-Unis », selon un des principaux journalistes de propagande de Rossiya 1: Dimitri Kisselov.

 

Mais, mettons de côté l’idée d’utilisation de ces forces de dissuasion. Le régime russe utilise des chaînes télévisées pour sa propagande. Cependant, les jeunes russes sont davantage ouverts au monde, et trouvent des moyens de s’informer par les réseaux sociaux, ou en contactant facilement des proches vivants à l’étranger. De plus, au vu des manifestations dans le monde et en Russie (qui ont été interdites), on peut voir que c'est loin d'être toute la population qui soutient son président. Selon un reporter de guerre, ancien militaire et expert des conflits, Poutine a mis en état d’alerte ses forces de dissuasion, car il craint les sanctions, et que les combats à Kyiv ne se passent pas comme prévu. Il se peut que ce soit sa dernière bataille, son Waterloo. Pour l’instant, il semble jouer la stratégie du « retenez-moi ou je fais un malheur », selon les mots de Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS).

 

Ainsi, l’Occident doit faire face à Poutine, cependant, à mon avis, il doit le faire avec des pincettes. C’est un homme qui dirige le pays héritier de l’URSS, représentant du bloc de l’Est durant la guerre froide, et à la tête d’une armée très modernisée, qui a aussi des hommes présents en Afrique. Et si l’offensive en Ukraine échoue, qui sait ? Tentera-t-il de reprendre la Moldavie sous son aile ? La Géorgie ? Ou même un des Etats baltes ?

 

Pour ses crimes passés et actuels, il fait partie de cette liste de personnes qui ont dû, un jour, ou doivent encore passer par le Tribunal Pénal International de La Haye.

 

Je ne cherche pas à créer de la panique, mais à spécifier à quel point ce ne sera pas une lutte facile entre l’Occident et Poutine.

Par David Alaverdyan

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