Invasion en Ukraine, fin de conflit?
Par Louis
Publié le 20 octobre 2022
Après maintenant plus de 8 mois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la tension nucléaire a refait son apparition dans les médias occidentaux ainsi que dans une rhétorique agressive du pouvoir russe. Il est vrai que maintenant que l’armée ukrainienne a repris le dessus sur une ligne de front brisée, enchaînant victoire sur victoire, il est naturel de se poser la question du « et maintenant ? ». Comment Poutine, personnage qu’il faut prendre avec des pincettes tant son comportement pourrait être imprévisible dans les prochaines semaines, comment va-t-il réagir ? C’est là peut-être un aspect que les médias occidentaux ont tendance à marginaliser, la fierté slave, ou la fierté d’un Homme. Poutine, entre dans ce domaine-là. Il est vrai qu’analyser le conflit sous le prisme de la fierté poutinienne, peut être une science très inexacte. Mais si nous revenons aux débuts de sa rhétorique pré guerre, nous pouvons remonter à ce que dans la rhétorique nous appelons « l’Humiliation de la Russie par l’Occident ». Ou comment, Clinton, lors de la conférence de presse du 23 octobre 1995, a humilié un pays entier, une population entière en éclatant en fou rire lors du discours du président russe Eltsine.
Cet épisode va marquer l’histoire russe, et va forger l’envie de revanche de Poutine, ainsi que celle de reconstruire un pays qui est craint et respecté.
Mais cette théorie a des défauts. Il faudrait être sûr qu’une fois que l’Ukraine détruite, les Européens et les Etats-Uniens ne rentre pas en conflit, de peur pour leur population, et à quoi bon sacrifier leur population pour une population ukrainienne déjà décédée ?
Mais cela risque de ne pas fonctionner, car si les Etats Unis ne ripostent pas, ils ne seraient plus les plus considéré comme une nation des plus forte, et la Russie prendrait la voie de leader du monde. Qui sait ce que Poutine ferait s’il se voyait conférer tous ces pouvoirs et les pouvoirs de la bombe nucléaire ? Il faut surtout se rendre compte à mon avis, que l’entrée des États-Unis dans une guerre nucléaire ne serait pas inimaginable. Bien entendu, une guerre nucléaire, serait la destruction du monde tel que nous le connaissons. Einstein l’a dit dans sa fameuse citation : « je ne sais pas comment sera la 3e guerre mondiale, mais ce qui est sûr c’est que la 4e se résoudra à coup de bâtons et de silex ». Mais si les États-Unis d’Amérique ne réagissent pas, quelles seraient les conséquences ? Le plus grand des déséquilibres de force que l’Humanité ait connu. Une Amérique, perdant sa place de leader mondial, perdant du même coup toute sa légitimité et qui sera considérée comme une nation sans courage ou sans assumassions. On ne peut qu’imaginer les dégâts dans le monde d’un tel acte, ainsi que l’anarchie que cela entrainerait. Qui empêcherait Téhéran de bombarder nucléairement Israël, qui protègerait le japon ou la Corée du sud de la Chine ou des nord-coréens. Qui protégerait Taiwan, la Géorgie, l’Arménie, la Moldavie et j’en passe.
L’ordre mondial serait complétement chamboulé. Et on a le risque que l’instabilité mondiale amène à une nouvelle guerre nucléaire, ou du moins mondial qui re-balancerait le tout.
Car au final, l’instabilité mène à la guerre qui mène à une nouvelle égalité des forces et à la stabilité. C’est de cette façon que l’histoire moderne c’est écrit.
Mais surtout une Amérique perdant la guerre froide, rhétorique très présente dans les discours de Poutine, beaucoup moins chez nous. Mais cela serait un grand symbole aussi d’un déclin voir d’une perte de puissance de l’occident.
Tout cela pour dire que selon moi dans les deux cas les plus probable, la Russie de Poutine doit s’attendre à des répressions en cas de guerre nucléaire. Car les enjeux ne se limitent plus à seulement l’Ukraine, le Lougansk ou le Donbass.
Mais maintenant, Poutine se retrouve acculé, avec de moins en moins de soutiens à l’international comme à l’interne. Dans la théorie des relations internationales, nous savons qu’un président qui perd une guerre est déboulonnable dans l’année. Comment une figure despotique comme Poutine peut voir le pouvoir lui échapper entre les doigts ? Assurément, après une vingtaine d’année au pouvoir, très mal.
Quels sont ses options ?
Et bien je vais venir parler ici de la guerre nucléaire. Une guerre qui fait peur à plus d’une personne mais qui reste une sorte de tabou. A partir de maintenant nous entrons dans le domaine de la supputation.
Il faut se rappeler que Poutine ne va pas considérer la fin de la guerre par une défaite de son pays. Ce serait une nouvelle humiliation de taille. Ce qui n’est pas imaginable. Lors du discours officiel du rattachement des régions ukrainienne à la Russie, début octobre, Poutine s’est vu reparler du bien et du mal, du fait que l’occident c’est toujours positionner comme faiseur de « bien » et que même en étant le « bien », les Etats unis d’Amérique ont bombarder nucléairement le Japon pour mettre fin à la guerre et ainsi la gagner.
C’est malheureusement une option probable que je vais analyser ici.
En finalité les deux options nucléaires en sont que peu probable du point de vue d’une analyse purement occidentale. Mais du point de vue de Poutine, il faut se poser la question suivante : que fait un prédateur transformé en proie et acculée à un mur ? Elle tente le tout pour le tout au risque de mourir elle-même. Poutine est ce prédateur, qui jour après jour se retrouve acculé. Que fera-t-il quand sa population sera dans la rue, qu’il aura perdu l’Ukraine ? Faudra-t-il vraiment attendre ce dernier moment d’acculement pour qu’il réagisse ?
Hier 12 octobre 2022, le président Macron a annoncé à la télévision nationale lors d’un question-réponse avec une journaliste au sujet de l’entrée potentielle en guerre de la France en cas d’utilisation d’armes nucléaires en Ukraine. Le président français a, à cet instant précis, livré l’Ukraine sur un plateau à la Russie. En affirmant haut et fort que ceux-ci ne rentreront pas en conflit nucléaire avec la Russie quel que soit l’ampleur de la bombe atomique utilisée, car « ce n’est pas notre guerre ». Bien évidemment l’Europe et Borrell ont essayé de rattraper le coup, en affirmant qu’ils « annihileraient l’armée russe en cas d’utilisation du nucléaire », mais le mal était déjà fait. Mettez-vous à la place de Poutine, dans un jeu de poker, vous avez en face de vous un des joueurs en lice, qui bluffe depuis le début de la partie et vous révèle une de ses deux cartes qu’il a en main, et il se révèle être un trois, alors que vous possédez une paire d’As. Les chances sont désormais de votre côté, et vous avez un net avantage.
Toute la théorie précédemment énoncée est mise à mal. Que va faire maintenant Poutine ? Cette question, j’ai bien peur que seul le temps nous le dira.
Quels sont les options réelles de Poutine en cas de guerre nucléaire ?
Depuis quelques temps nous parlons d’armes stratégiques nucléaire. Petits missiles, transportant quelques 150 mégatonnes de charges nucléaires. Pour permettre la comparaison, les bombes d’Hiroshima et Nagasaki ne faisait à peine 15 mégatonnes. Des petits missiles transportables sur des camions, indétectable et à « faible » portée. De ce que l’on sait officiellement, des camions pourraient déjà être déployé dans des forêts et ferait profils bas depuis le début du conflit. On a vu dès l’annonce de Poutine concernant une probable frappe nucléaire, des bombardiers nucléaires changer de base militaire. Signe que la Russie veut montrer à l’occident qu’elle a les capacités.
Deux options en cas de guerre nucléaire s’offrent à lui. Chacune des options comportent des risques et une part de « chance ».
La première ; Poutine part du principe qu’en cas de guerre nucléaire, tout le monde sera détruit et que les Etats unis d’Amérique riposteront. Il ne lui reste qu’à tirer sur l’Europe et les Etats Unis en espérant les détruire avant de se faire détruire. S’enchainera une destruction quasi-totale de tout ce que nous connaissons actuellement. Ce n’est pas une rhétorique inconnue au bataillon, les médias russes ainsi que la première chaine de télévision ont déjà fait l’Etat de débat au début du conflit en parlant de « nouvel aire post-nucléaire » et qu’il serait possible qu’une guerre nucléaire soit nécessaire à ce que la Russie puisse renaitre de ses cendres et reprendre une place de leader.
La seconde, la plus probable, Poutine part du principe que personne n’osera riposter, de peur de rentrer dans une guerre nucléaire et de détruire le monde tel que nous le connaissons.
Pour cette option, Poutine n’aurait « qu’à » bombarder les grandes villes ukrainiennes. Détruire l’Ukraine nucléairement rimerait avec la fin du conflit et armistice. La Russie de Poutine serait victorieuse.
illustration de fefe