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Les expositions universelles : évolution et ambitions 

Par Carla
Publié le 1 novembre 2022

La tour Eiffel, symbole universellement reconnu du pays des croissants, a été conçue dans le cadre d’une exposition universelle, comme bien d’autres monuments phares . 

Ces expositions faramineuses par leur étendue et par leur impact se déroulent depuis le 19ème siècle. 

A vrai dire, la source d’inspiration de ces évènements découle de « L’exposition nationale des produits de l’industrie » en France, qui se tient pour la première fois en 1798. Suite à son succès, les organisateurs prennent la décision de réitérer l’exposition durant onze années consécutives.  

Leur écho va porter jusqu’en Angleterre, l’épicentre du progrès industriel à cette époque. En s’inspirant de la France, les Anglais organisent « The Great Exhibition », puis, en poursuivant leur lancée, mettent en place en 1851 à Londres la première exposition universelle. Cette dernière se déroule dans le Crystal Palace, un immense bâtiment fait de verre et de fer, dont la superficie équivalait à environ huit terrains de football. Une réelle prouesse architecturale qui restera pendant plusieurs années le plus long bâtiment du monde. Il a également permis de considérablement renforcer la position de grande puissance industrielle de l’Angleterre.

 En plus de cet exploit, c’est notamment lors de cet évènement que fut inventé le télégraphe ! Une première édition, certes, mais certainement pas des moindres, donnant ainsi l’intonation pour toutes les expositions ultérieures. 

Depuis 1851, les expositions universelles s’organisent tous les cinq ans, dans une grande variété de villes. Un thème différent est énoncé pour chaque exposition et chacun des participants doit construire un pavillon basé sur la thématique donnée. L’objectif est également de mettre en valeur la culture, les technologies et le savoir-faire des pays, notamment à travers l’architecture de leur pavillon. Attirant des millions de touristes, les expositions universelles permettent, de ce fait, de voyager à travers les multiples cultures et d’observer les différentes solutions apportées aux problèmes d’actualité.

En effet, si les enjeux des premières expositions tournaient plutôt autour du prestige national et des prouesses industrielles, elles sont désormais un moyen efficace pour mettre l’accent sur la coopération internationale afin d’apporter des solutions aux défis globaux de notre époque. 

Outre leur objectif général, accueillir une exposition universelle est également un très bon moyen pour la ville de débuter un plan de reconstruction urbaine tout en relançant son économie. Ces évènements, de par leur ampleur, génèrent notamment de nombreux emplois et permettent la modernisation des infrastructures. 

La dernière exposition s’est déroulée à Dubaï en 2021-2022 avec comme thème « Connecter les esprits, construire le futur », réparti entre les sous-thèmes de la durabilité, la mobilité ainsi que l’opportunité. Un choix plutôt questionnable en vue de la politique environnementale de Dubaï, notamment sur l’eau. Pour l’occasion, le dôme Al Wasl, signifiant « connexion » en Arabe, a été construit comme point central de l’évènement, grâce à la collaboration de 14 pays. Connecter les pays pour pouvoir connecter le monde d’aujourd’hui avec celui de demain ; un défi de taille qui sera de nouveau abordé dans la prochaine exposition. Celle-ci se tiendra à Osaka, au Japon en 2025 avec la thématique « Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain ». 

Cependant, les expositions universelles soulèvent également de nombreuses questions d’un point de vue éthique, et en premier lieu d’un point de vue environnemental. Ces événements engendrent de gigantesques chantiers pouvant fortement nuire à l'environnement comme par exemple avec la déforestation. De plus, chaque édition attire des millions de touristes sur plusieurs mois et un tel afflux touristique augmente inévitablement la pollution ainsi que la production de déchets; des variables que la ville doit prendre en compte et traiter. S’ajoute aux problèmes environnementaux la question économique. Certes, les expositions permettent de générer de nouveaux emplois et dans la majorité des cas, de relancer l'économie de la ville, mais le coût pour mettre en place ces évènements s’élève à plusieurs milliards et il faut que la ville puisse, suite aux bénéfices de l’exposition, éponger cette grosse perte financière. Malheureusement, il est déjà arrivé à quelques reprises que les expositions n’attirent pas autant de touristes qu’espéré et que la ville organisatrice se retrouve donc perdante financièrement.

En prenant en compte le coût pour accueillir de tels évènements, c’est finalement toujours des villes développées qui seront élues comme organisatrices et les bienfaits des expositions ne bénéficieront pas aux économies plus faibles qui en auraient le plus besoin. 

Pour conclure, les expositions universelles ont évolué avec leur temps et sont devenues des plateformes d’échanges, de communication et de recherche de solutions pour tenter d’appréhender au mieux les besoins des générations futures. Il ne faut cependant pas les idéaliser et ne pas perdre de vue qu’elles engendrent des coûts économiques et environnementaux conséquents, bien que ce dernier élément soit au cœur des enjeux d’actualité. 

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